La femme et la paix

Dans une société où l’homme, seulement l’homme, jouait, dans la nécessité, le rôle de médiateur dans les conflits interpersonnels, la femme s’impose progressivement dans cette tache de rétablir les relations. C’est le cas des femmes de Hahaya, en Grande-Comore.
Depuis peu, sensibles aux ruptures qui existent entre des résidents (de la même famille ou pas) de Hahaya, cette Ville aux mangroves, des femmes de grande bonté et d’humanité, en sont révoltées et ont fait de la paix un combat très important dans la sphère féminine. Plusieurs cas seraient identifiés. Effectivement, « aucun foyer n’est épargné » selon Zainaba Mbechezi (Maman Mariama Issa), une de ces soucieuses femmes.
Par la mise en place d’une sorte d’association, une politique de réconciliation est alors amorcée. C’est une initiative qui, dans la détermination, implique l’usage de toutes les méthodes traditionnellement rationnelles et classiques.
Mais comment procèdent-t-elles ?
A la manière des juges, tout d’abord dans la recherche de la vérité, ces femmes, aux traits pacifistes, écoutent, dans le même temps, l’une et l’autre personne concernées. C’est, en quelque sorte, une cure de psychothérapie qui faciliterait de libérer des éléments refoulés ayant contribué à la constitution et au maintien du conflit. En suite, et selon le contexte, elles proposent la solution la plus adaptée au cas et dont l’ultime but est de renouer une relation solide sur la base de l’amour et de la confiance.
Comme tous les moyens sont mis à profit dans cette approche, en cas de refus de l’une et/ou l’autre personne, « elle(s) est (sont) isolée(s) socialement », confirme Zainaba Mzimba (Maman Mariama Anferi). L’efficacité de cette mesure extrême et rigide est irréprochable. Vive la paix à Hahaya, et dans le monde!